La composition

Dans l'épreuve longue, deux des trois sujets au choix sont des compositions.


Le principe de l'épreuve

D'après les programmes officiels, la composition doit permettre au candidat de faire la preuve de ses connaissances tout en les situant dans un questionnement.

La composition n'est donc pas une simple récitation de cours : elle est un exposé structuré, démonstratif, qui répond à une problématique précise.

La composition n'est pas non plus un discours grandiloquent autour du sujet proposé: elle est une production structurée qui suit un plan - même simple - et qui conduit une argumentation cohérente et rigoureuse.

L'examinateur n'attend pas de vous des connaissances encyclopédiques (même s'il peut être favorablement impressionné par un candidat qui maîtrise plus que le minimum exigé); une pensée bien organisée vaut mieux qu'un fleuve de connaissances.




Les sujets d'Histoire

Les sujets portent sur un ou plusieurs thèmes et privilégient une combinaison entre différents points du programme: une large période ou, au contraire, un tableau à un moment de l'évolution historique. En revanche, ils ne portent jamais sur un point de détail ni - de manière exclusive - sur les dix dernières années (mais un sujet peut inclure ces dix dernières années dans une durée plus longue).

Sujet chronologique

  • Les indices: l'intitulé comporte le mot évolution ou le sujet comprend deux dates limites (ex.: La société française de 1945 à nos jours).
  • Le piège à éviter: consacrer une première partie à la date de début, une seconde à la date de fin, car le tableau de la situation à ces deux dates ne montre pas d'évolution.
  • Le plan attendu: un plan chronologique est conseillé (mais pas obligatoire). Les parties doivent orrespondre à des étapes réelles, avec une dimension thématique (ne découpez pas le temps en tranches arbitaires).

Sujet tableau

  • Les indices: le sujet ne comporte qu'une seule date et vous invite à dresser un tableau à une date ou une époque charnière (ex.: Le monde en 1947).
  • Le piège à éviter: partir sur un plan à tiroirs avec un découpage hâtif et vide de sens, qui produirait un devoir déséquilibré (par exemple, une partie politique, une partie économique et une dernière partie vide ou fourre-tout).
  • Le plan attendu: un plan thématique s'impose, à condition de trouver une bonne thématique (les deux ou trois éléments clés qui permettent de décrire la situation).

Sujet question

  • Les indices: le sujet est posé sous forme de question (ex.: Qu'est-ce que la Guerre Froide?); la question peut aussi être sous-entendue (ex.: La Guerre Froide).
  • Le piège à éviter: faire une récitation de cours sur tout ce qui se rapporte de près ou de loin au sujet
  • Le plan attendu: suivant que le sujet présente plutôt des constantes ou plutôt es évolutions, il faudra opter pour un plan thématique avec une composante chronologique, ou bien pour un plan chronologique.

Sujet bilan

  • Les indices: l'intitulé du sujet comporte le mot bilan (ex.: Bilan de la Seconde Guerre mondiale).
  • Le piège à éviter: raconter les événements qui précèdent pour finir, en conclusion, pas un début de bilan
  • Le plan attendu: un plan thématique, sans composante chronologique (il faut se placer à la fin de la période dont on veut faire le bilan).

Sujet relation ou comparaison

  • Les indices: le sujet présente deux espaces ou deux phénomènes; parfois il comporte les mots ressemblances et différences (ex.: Les États-Unis et l'Europe de 1945 à nos jours).
  • Le piège à éviter: traiter succéssivement les deux termes du sujet (cette approche bride la réflexion en interdisant de penser les relations entre les élements du sujet) ou présenter les ressemblances puis les différences (plan pauvre, contenu confus).
  • Le plan attendu: suivant que le sujet présente plutôt des constantes ou plutôt des évolutions, il faudra opter pour un plan thématique avec un composante chronologique, ou bien un plan chronologique.

Quel que soit le type du sujet, la composition d'Histoire n'est pas un récit narratif: on n'attend pas du candidat qu'il raconte ce qu'il s'est passé mais qu'il explique.

Sauf pour les sujets tableaux, un bon devoir inclut toujours un aspect évolutif ou chronologique.

Le sujet proposé peut être accompagné d'une chronologie. Il ne s'agit pas de la commenter ni même d'en utiliser tous les éléments, mais de s'appuyer dessus pour retrouver une date ou penser à un aspect particulier du sujet.




Les sujets de Géographie

Les sujets de Géographie portent sur un ou plusieurs thèmes ou ensembles géographiques du programme, jamais sur un point de détail.

Analyse d'un espace

  • Les indices: le sujet comporte le mot espace ou aire ou spatial (ex.: Les contrastes spatiaux du développement au Brésil).
  • Le piège à éviter:faire une récitation de cours sur tout ce qui se rapporte de près ou de loin au sujet (par exemple, traiter l'ensemble de l'agriculture aux États-Unis alors que le sujet porte sur l'organisation spatiale de l'agriculture).
  • Le plan attendu: le plan est thématique, centré autour de la description de cet espace mais aussi de son hétérogénéité. Pensez aux différentes échelles et aux évolutions, aux relations avec les espaces voisins ou à l'insertion de cet espace dans l'espace mondial.

Analyse d'une situation ou d'un phénomène

  • Les indices: le sujet invite à étudier une situation géographique assez générale (ex.: L'agriculuture américaine.)
  • Le piège à éviter:commencer par expliquer les causes avant de décrire la situation.
  • Le plan attendu: un plan géographique classique en trois temps (description et localisation, explication des causes, exposé des conséquences ou des limites) est généralement le plus approprié.

Sujet comparaison ou relation

  • Les indices: le sujet présent deux espaces ou deux phénomènes à comparer (ex.: L'industrie du Japon et des Quatre Dragons) ou à mettre en relation (ex.: L'économie japonaise dans l'aire Pacifique). Le sujet comporte parfois les mots ressemblances, différences, comparer.
  • Le piège à éviter: traiter successivement les deux termes du sujet (cette approche bride la réflexion en interdisant de penser les relations entre les éléments du sujet) ou présenter les ressemblances puis les différences.
  • Le plan attendu: le plan est thématique pour bien mettre en valeur les relations entre les deux.

Sujet typologie

  • Les indices: le sujet comporte des expressions comme les types de, les différentes formes de, voire les différents (ex.: Les différentes politiques de développement dans le monde et leurs résultats).
  • Le piège à éviter: présenter un ou deux types bien définis, puis faire une troisième partie partie fourre-tout.
  • Le plan attendu: un plan thématique présentant des catégories clairement identifiées selon des critères précis s'impose.

Sujet à tendance historique

  • Les indices: le sujet comporte le mont évolution ou appelle d'emblée des connaissances historiques (ex.: Le peuplement des États-Unis).
  • Le piège à éviter: faire un devoir d'histoire.
  • Le plan attendu: un plan géographique classique en trois temps (description et localisation, expliquant des causes, exposé des conséquences ou des limites) se justifie pleinement.

Le sujet peut être accompagné de quelques données statistiques ou d'indications spatiales. Il ne s'agit pas de les commenter ni même d'en utiliser tous les éléments, mais de s'en servir pour retrouver un chiffre, situer un fait. Ne citez pas les éléments que vous ne maîtrisez pas bien.




L'introduction

La composition commence par une introduction d'une quinzaine de lignes.

L'introduction comporte trois éléments:

  • La présentation du sujet : les premières lignes du devoir servent à définir le sujet dans son ensemble, en précisant le ou les thèmes essentiels, à expliquer le sens des mots-clés de l'intitulé, à définir les limites chronologiques ou géographiques;
  • La problématique: l'introduction annonce clairement la problématique à laquelle le devoir va répondre; elle se présente généralement sous la forme d'une question (mais ce n'est pas obligatoire);
  • L'annonce du plan: les dernières lignes de l'introduction servent à annoncer les deux ou trois parties du devoir; le devoir est généralement meilleur si les parties ont un titre rédigé sous forme de phrase et que l'ensemble de ces phrases donne une réponse claire au au problème posé (qui sert alors d'annonce de plan); il vaut mieux éviter les formulations lourdes (dans un premier temps, dans une première partie); néanmoins, une formulation peu agréable mais claire est préférable à une annonce vague ou embrouillée.

L'introduction ne peut être rédigée que lorsque le travail préparatoire de recherche de la problématique et l'élaboration du plan est achevé.

L'introduction est le premier point de contact entre l'examinateur et le candidat: optez pour une présentation claire et une rédaction soignée.

Le développement

Le développement n'est pas une simple restitution de connaissances mais une démonstration construite, cohérente, avec un plan articulé autour de quelques grandes idées, qui permet de répondre précisément à la problématique posée dans l'introduction

Le plan comporte deux parties au minimum, trois au maximum. Un devoir composé d'une seule partie n'a pas de plan; un plan en quatre ou cinq parties signifie que le candidat n'a pas organisé ses connaissances ni synthétisé sa pensée. Les deux ou trois parties correspondent aux deux ou trois thèmes majeurs qui permettent de répondre au sujet. Elles sont équilibrées (de taille à peu près équivalente).

Chaque partie commence par une phrase qui rappelle son thème ( vous pouvez reprendre les termes utilisés dans l'introduction pour annoncer le plan). Elle se termine par une transition qui en récapitule le contenu et annonce le thème général de la partie suivante.

Chaque partie est elle-même divisée en deux ou trois sous-parties, correspondant chacune à une idée importante. Chaque sous-partie commence par une phrase (ou quelques mots) qui en annonce le thème.

Les sous-parties sont elles-mêmes organisées en un enchaînement d'idées, chacun étant liée à ce qui précède et à ce qui suite, de manière à avancer dans la réponse (démonstration) à la problématique posée. Chaque idée s'appuie sur un argument, des connaissances et, en géographie, au moins un exemple.

Les parties, les sous-parties et les idées sont reliées entre elles par des mots de liaison, pour mettre en évidence des liens logiques: ainsi, aussi, donc, en effet, en revanche, ensuite, enfin, néanmoins et ainsi de suite.

Pour expliciter votre pensée, intégrez à votre développement des graphiques et des schémas: le schéma de la transition démographique, un croquis rapide des trois zones de développement au Brésil, etc.

La présentation du développement contribue à faire comprendre à l'examinateur la démonstration faite. Sautez quelques lignes entre les parties (mais aussi après l'introduction et avant la conclusion), une ligne entre les sous-parties, et allez à la ligne avec un alinéa chaque fois que vous exposez une nouvelle idée au sein d'une sous-partie.

La conclusion

La composition s'achève par une conclusion d'une dizaine de lignes.

La conclusion comporte deux parties:

  • la synthèse du devoir: il ne s'agit pas d'un résumé du développement (risque de répétition) mais d'une récapitulation des conclusions faites à l'issue de chaque partie; cette synthèse montre que vous avez clairement répondu à la problématique énoncée en introduction;
  • l'ouverture élargit le sujet sur de nouveles perspectives; elle peut annoncer des changements dans les années suivantes (en Histoire) ou futures (en Géographie); elle peut également permettre de passer du particulier (le sujet que vous avez traité) au général (en Géographie, d'autres espaces ou d'autres domaines).

La conclusion est le dernier point de contact entre le correcteur et vous: soignez-la. Écrivez sobrement; évitez le lyrisme (avec horreur on constate que, l'outrecuidance (les dirigeants seraient bien inspirés de), la mise en avant de votre opinion (je pense que).




Quelques conseils

Prenez le temps de lire le sujet et de bien le comprendre. Pendant toute la préparation, vérifiez que vous n'êtes pas hors sujet

Au brouillon, préparez l'introduction, rédigez la conclusion et faites un plan détaillé. En revanche, rédigez directement le développement sur la copie (vous n'autre pas le temps de recopier).