Chapitre III

La naissance du stalinisme

Introduction

I) L’édification du socialisme stalinien

II) L’avènement d’une dictature

III) Nature du stalinisme

Conclusion

Introduction

L’auteur du livre Le héros de notre jeunesse publié en 1984, Alexandre Zinoviev déclarait ceci à propos de la période stalinienne :  La période stalinienne est l'une des plus intéressantes de l'histoire de l'humanité. Or il est pratiquement impossible d'en faire une description scientifique à la fois complète et exacte. Les documents de cette époque ont été détruits ou falsifiés. D'ailleurs en général les faits significatifs se sont déroulés sans laisser de traces écrites. Mais le peu qui a été conservé est inaccessible, tant aux chercheurs qu'aux écrivains. Les gens alors ne rédigeaient pas leurs mémoires. Ils avaient peur. Ils n'espéraient guère que cela puisse servir dans l'avenir. Et d'ailleurs ils n'avaient rien à dire. Les souvenirs qui sont publiés actuellement sont des falsifications antidatées.  Pour comprendre ce qu’avance l’écrivain, il nous faut étudier ce qu’était le stalinisme, période de règne de Staline en URSS, et comment est-il né. Nous verrons donc dans une première partie, comment s’est édifié le socialisme stalinien, puis, dans une seconde partie, de quelle manière cette nouvelle vision politique a laissé place à la dictature. Enfin, nous déterminerons la nature de ce régime politique et tenterons de montrer en quoi il peut être considéré comme un régime totalitaire.

I) L’édification du socialisme stalinien

L’édification du socialisme passe par trois étapes : la Révolution Russe et la prise du pouvoir par le parti bolchevique, l’affirmation de la personnalité de Staline, et enfin, la montée au pouvoir du dictateur.

A) La Russie sous Lénine

La Révolution Russe de 1917, due au  ras le bol  du peuple d’une Première Guerre mondiale interminable, des conditions de vie déplorables, et une montée des partis extrêmes avait permis l’abdication du tzar Nicolas II le 2 Mars 1917 et la formation d’un gouvernement provisoire dirigé par les libéraux, avec à sa tête Alexandre Kerenski à partir d’Octobre.

Alexandre Kerenski (centre, en blanc), membre de la charte pour le Gouvernement Provisoire et à sa tête en Septembre Octobre 1917, arrivant à Moscou vers le 12 Août 1917.

Néanmoins, une guerre civile a lieu entre 1918 et 1921. Le nouveau gouvernement continuait la guerre, ce qui l’avait rendu très impopulaire. S’opposent alors les tsaristes, dit les  blancs , et les bolcheviques, dit les  rouges , revenus à la charge après le retour d’exil de leur leader, le théoricien politique Russe héritier des idées de Marx, Vladimir Lénine.

Le leader du parti bolchevique Lénine

Le parti de gauche ressort vainqueur de ce conflit et signe avec l’Allemagne le traité de Brest/Litovsk en 1921, sortant ainsi la Russie de la guerre. Lénine instaure dès lors un nouveau système économique : la Nouvelle Politique Economique, ou NEP. Celle-ci consiste en de la politique de suppression de la propriété privée, à réintroduire une part de capitalisme limitée aussi bien dans le temps que dans l’usage afin de relever économiquement le pays. Peu après, d’autres républiques révolutionnaires s’allie à la Russie et forment l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, ou URSS. La Russie reste malgré tout le pays le plus important et son leader Lénine, le dirigeant principal de l’Etat fédéral.

B) Un être brutal: Staline

Iosif Vissarionovitch Djougachvili est né le 21 Décembre 1879 à Gori dans l’Empire Russe, l’actuel Tbilisi en Géorgie. Battu par son père alcoolique qu’il perd à l’âge de onze ans, il développe très tôt un désir de vengeance envers tout ceux s'opposant à lui. Il est envoyé par sa mère, Ekaterina Gavrilovna Gueladzé, fervente croyante, au séminaire orthodoxe de Tiflis, la capitale géorgienne, en 1893, où il y apprend le Russe.

Iosif Vissarionovitch Djougachvili , ou Joseph Staline, en 1894

Influencé par le nationalisme géorgien et le marxisme, le jeune homme se révolte contre les règles de l’institution religieuse, ce qui lui a valu d’être exclu du séminaire en 1899. Dès lors, il se rallie au prolétariat de la capitale et assiste aux réunions du Parti Ouvrier Sociale Démocrate de Russie clandestin. Il mène par la suite des activités révolutionnaires et est plusieurs fois arrêté par la police tsariste puis déporté en Sibérie. En 1904, il adhère au parti Bolchevique et participe aux révolutions de 1905. Il organise notamment en 1907 dans le Caucase, des  expropriations  pour financer le parti russe et déclenche des vagues de grèves. Dès cette époque, sa brutalité s’affirme.

C) La montée au pouvoir d’un être ambitieux (1922-1929)

Deux partis composent le socialisme russe : le parti réformiste Menchevik et le parti d’extrême gauche Bolchevique. La scission entre ces deux partis s’effectue lors de la conférence de Prague en Janvier-Février 1912. Iosif Vissarionovitch Djougachvili avait vivement critiqué les Mencheviks, ce qui lui avait permis de se faire remarquer par Lénine. Il est alors nommé membre du comité central du parti bolchevique peu de temps après la conférence. Il coordonne dès lors l’action révolutionnaire et apporte sa contribution à la parution du quotidien bolchevique, la Pravda. Lénine le surnomme, pour sa ténacité, Staline,  l’homme d’acier . En Février 1913, Iosif est arrêté et exilé en Sibérie, mais ne réussi pas cette fois-ci à s’enfuir. Il ne revient que quatre années après à Petrograd et ne reprend la direction de la Pravda qu’en 1917. Il cherche à se rapprocher des Mencheviks en faisant pression sur le gouvernement provisoire afin d’engager des négociations de paix avec l’Allemagne. Il censure pour ces raisons l’appel à la prise de pouvoir de Lénine qui, pendant ce temps, était en état d’exil du fait de ses ambitions politiques. Mais, au retour du leader du parti bolchevique, Staline retourne à ses anciens idéaux politiques et prépare avec d’autres l’insurrection sous l’ordre de Trotski, chef de l'armée rouge. Il ne joua néanmoins qu’un rôle mineur dans la révolution. En 1918, Staline est commissaire du peuple aux nationalités dans le premier gouvernement formé par Lénine et publie La déclaration des droits des peuples de Russie dans le but d’établir un pouvoir centralisé en URSS. Au cours de la guerre civil, il s’oppose plusieurs fois aux décisions de Trotski et réprime à plusieurs reprises les socialistes révolutionnaires et les anarchistes.

Trotski, chef de l’armée rouge (1879-1940)

En 1922, Lénine est malade et ses rivaux se disputent sa succession. Parmi les successeurs potentiels se trouve justement Staline et Trotski. Lénine émet des craintes quant à Staline du fait de sa brutalité et son caractère ambitieux. Il le nomme alors secrétaire général du comité du parti afin de l’écarter un maximum de la succession. Mais, Staline réussi à se forger un petit groupe de fidèles et à écarter ses opposants. En 1924, Lénine meurt. Staline fait alors bannir Trotski en 1929 car ce dernier avait la confiance de l’armée rouge. Il est sauvagement assassiné en 1940 par des envoyés de Staline.

Ainsi arrive au pouvoir en URSS un homme brutal et ambitieux.

II) L’avènement d’une dictature

Le pouvoir une fois acquis, Staline met en place une réelle dictature, marquée par un pouvoir centralisé, une économie entièrement soumise à l’Etat et un peuple sous contrôle.

A) Un pouvoir centralisé

Staline

Dès son arrivée à la tête de l’Etat, Iosif, désormais appelé Staline, réforme les institutions politiques, mettant ainsi en place un pouvoir centralisé. Bien que de fausses institutions entretiennent l’illusion de la démocratie et de la séparation des pouvoirs, nous pouvons néanmoins constater que le Parti communiste et le gouvernement soviétique ne font plus qu’un du fait qu’ils aient les même dirigeants et qu’aucune remise en cause des principes fondant le régime, soit la  ligne générale  du parti n’est permise. En outre, Staline place ses proches à la direction du parti et du gouvernement. Etant chef de l’Etat et secrétaire général du parti, le dictateur s’occupe du recrutement, peut réorganiser la bureaucratie et donner certains privilèges à la Nomenklatura* tel qu’avoir l’autorisation de voyager hors de l’URSS. Autre illusion démocratique, le peuple élit des candidats désignés par le parti, donc l’Etat et Staline lui-même. Entre les deux pseudo-institutions, nous retrouvons le NKVD*, chargé de surveiller chacun des membres du parti et de l’Etat pour le chef de l’URSS. Malgré tout, le dictateur ne se dit que  disciple  de Lénine jusqu’en 1929.

B) L’économie au service de l’Etat

Pour Staline, l’URSS reste dominée sur le plan intérieur, par une économie archaïque et surpassée, sur le plan extérieur, par les puissances capitalistes. Pour résoudre se problème, il souhaite, grâce au socialisme, aboutir à un système économique permettant à l’Etat fédéral d’affirmer sa puissance. Ainsi débute à partir de 1929 une transformation forcée de l’économie, le  grand tournant  selon les propres mots du dirigeant socialiste. Il s’agit, en effet d’instaurer la  dictature du prolétariat . Les personnes considérées comme  petit bourgeois  sont alors privées de leurs droits civiques et sociaux. Quand aux les commerçants, ils sont évincés au profit des magasins coopératifs d’Etat. Deux autres armes sont utilisées dans cette nouvelle politique économique menée par Staline : la planification, la collectivisation.

Affiche du 17e congrès du Parti communiste de l'URSS (1934)

A partir de 1928 sont mis en place des objectifs économiques à atteindre sur période donnée: ce sont les plans quinquennaux. Le premier plan concerne la période 1928-1932 et impose les objectifs suivants : transformer l’URSS en un pays industriel, collectiviser l’économie et en particulier l’agriculture, et développer l’industrie lourde, atteindre 21% de croissance économique annuelle. Nous le disions la collectivisation est la seconde arme pour accroître la puissance de l’URSS. Celle-ci consiste à nationaliser toutes les terres et à créer des fermes collectives appelées Kolkhozes. L’on construit aussi des fermes d’Etat dans lesquelles travaillent des salariés : les Sovkhozes. La création des Kolkhozes et Sovkhozes marque la fin de la paysannerie individuelle. Désormais, tous les paysans doivent travailler ensemble pour le bien de la nation. Mais cette politique implique aussi d’éliminer les  ennemis de classe . Les résistants font principalement partie d’une classe de paysans réputés comme étant aisés et animés d’un esprit bourgeois : les koulaks. A la fin du XIXème siècle, ce terme était utilisé pour qualifier des paysans faisant travailler comme salariés des membres de la communauté villageoise sur des terres rachetées à des noble dans le seul but de s’enrichir. A partir de 1929, le Koulak ne désigne plus seulement les membres d’une bourgeoisie rurale exploiteuse mais aussi tous les paysans refusant de travailler dans les coopératives d’Etat. Pour lutter contre les koulaks, Staline use de la terreur. Au même titre que les Juifs ou les Tziganes en Allemagne nazie, ils sont placés en contre-modèle par la propagande.  Pour les tuer, il fallait déclarer : les koulaks, ce ne sont pas des êtres humains  selon les dires de Vassilii Grossman, jeune juive Russe témoignant de cette époque dans son ouvrage Tout passe, publié en 1984. Près de 5,5 millions de ruraux sont ainsi chassés de chez eux par les détachements d’ouvriers et la Guepeou, la police politique. Beaucoup sont incarcérés dans des camps de travail : les goulags.

Carte des goulags en URSS

Les détenus y sont alors soumis à des lois sanctionnant le moindre vol, et à des conditions de vie difficiles liées au climat et aux travaux à effectuer. Ils sont, en effet, employés dans les mines, aux constructions de routes ou au défrichement des forêts sibériennes. Quant aux autres réticents à la collectivisation, ils sont généralement soit exécutés, soit déportés en Oural ou en Sibérie. La modernisation de l’URSS se fait donc au prix de 5 à 10 millions de disparus. En Mars 1930, Staline stoppe la dékoulakisation du fait de l’ampleur du traumatisme que cette entreprise a engendré et accuse les militants de base d’un  vertige du succès  afin trouver une raison  valable  à cette déportation et à ces exécutions. En 1932, le gouvernement accepte que les excédents des kolkhozes soient commercialisés sur le marché et que chaque famille puisse avoir un lopin de terre à elle. Mais, pour beaucoup de paysans, la collectivisation s’apparente à un nouveau servage. Ils sont effectivement dépossédés de leur bétail, leurs terres, et ne reçoivent qu’un petit salaire pour leur travail dans les kolkhozes. De plus, l’Etat prélève plus de 40% de la production pour l’exportation afin de financer l’industrialisation alors que la dékoulakisation a entraîné un effondrement dans les rendements de l’agriculture, en particulier dans des régions fertiles comme l’Ukraine. En conséquence, une terrible famine s’abat sur l’URSS entre 1932 et 1933 faisant alors près de 6 millions de morts. Pour stopper ce nouveau fléau, Staline se voit dans l’obligation d’interdire l’exode rural. En 1939, le dictateur réussit à achever la collectivisation.

L’objectif principal de ce  grand tournant  est, nous l’avons dans le premier plan quinquennal, de transformer l’URSS en un pays industrialisé. Pour se faire, le gouvernement nationalise non seulement les terres, mais aussi les industries et consacre 80% se ses investissements dans l’industrie lourde. On construit alors des usines dans les zones urbaines, les régions de déportation, et dans les zones de gisements de charbon et de pétrole. On force aussi les paysans à devenir des ouvriers, au détriment de la production agricole. Ils sont dès lors soumis à une discipline de fer : le rythme de travail est élevé, les absences injustifiées sont punies sévèrement et les ouvriers les plus productifs sont récompensés.

Stakhanov au premier plan (affiche de propagande soviétique)

Nous pouvons citer le cas de Alexeï Stakhanov qui aurait, en 1935, extrait 14 fois la quantité de charbon exigée à un ouvrier. Il est devenu par la suite devenu, au même titre que le aryen en Allemagne nazie, un modèle pour les ouvriers soviétiques, qui ne cherche pas à s’enrichir mais à servir sa nation. Cette exemple, une fois ancré dans l’esprit des soviétiques par la propagande, encourage les ouvriers à tenter de battre les records de production : c’est le stakhanovisme. La propagande met aussi en valeur les progrès fait par l’URSS en matière d’industrialisation en l’opposant aux crises économiques que connaissent les pays capitalistes. La production industrielle a en effet été multipliée par 4 entre 1929 et 1940, et l’Etat soviétique est devenu la troisième puissance économique après les Etats-Unis et l’Allemagne.

C) Un peuple sous contrôle

Afin de ne pas avoir à subir de rébellions de la part du peuple, Staline use de trois armes : la terreur de masse, l’endoctrinement, et le culte de la personnalité.

Procès de Moscou

Il craint la renaissance d’une opposition et l’organisation d’un complot contre sa personne. Ainsi, dès les premières années des plans quinquennaux, les retards sont attribués à des bouc-émissaires : les éventuels opposants politiques, qualifiés de  saboteurs  ou d’  antisoviétiques  par le parti. Afin de les repérer, Staline a recourt à l’espionnage et instaure la délation comme valeur nationale. De même, les purges lui permettent d’éliminer du parti les  hypocrites  et autres  carriéristes . Les victimes des purges sont en fait principalement des anciens membres du parti, bolcheviques pendant la Révolution ou qui le sont devenus dans les années suivantes. A contrario, les jeunes éduqués selon les principes instaurés par le dictateur affluent en masse dans le parti et les plus dévoués y connaissent une rapide ascension. L’assassinat du secrétaire du Parti et dauphin présumé de Staline, Sergheï Kostrikov, dit Kirov, le 1er Décembre 1934, sert de prétexte à une vague de purges menée au sein du parti par le NKVD, ex-Guépéou, appelée  les procès de Moscou . Cette vague frappe de plein fouet les anciens bolcheviques de la garde léniniste. L’armée rouge est elle aussi épurée. Sa direction est en outre presque entièrement fusillée, dont son chef le plus prestigieux : le maréchal Toukhatchevski.

Détenus dans un camp de travail du canal Baltique-mer Blanche en 1932-1933
Chantier du canal de la mer Blanche à la mer Baltique

Les  délinquants politiques , comme les criminels de droits communs, sont quant à eux envoyés au goulag. Il en résulte une catastrophe pendant la Seconde Guerre mondiale : les membres de l’armée rouge étant trop jeunes et inexpérimentés, sur 16 généraux soviets, seulement deux survivent. De plus, on estime aujourd’hui à 3,8 millions le nombre de victimes des goulags avant 1941.

Défilé à Budapest des jeunesses communistes de l’Union des Pionniers Hongrois

Staline a pour projet de créer une société et un Homme nouveau :  l’homo sovieticus . L’image de cet Homme nouveau est en réalité semblable à celle donné de Stakhanov : un jeune prolétaire,  héros du travail , se battant pour l’épanouissement de sa nation. Pour ce faire, il fonde une idéologie basée sur la croyance que la nature, l’Homme et la société peuvent être changés et instaure les jeunesses communistes, ou Komosols, qui inculqueront les idées du dictateur aux jeunes de 15 à 28 ans. De même le dirigeant soviétique dote-t-il l’URSS d’une nouvelle constitution en 1936, qui garde une organisation des pouvoirs semblables à la précédente et où l’idée que le groupe est plus fort que l’individu y est explicite.

Affiche de propagande faisant l’hommage de Staline

Est aussi largement utilisée la propagande afin que l’endoctrinement continue dans la vie privée et publique comme nous avons pu le voir avec le stakhanovisme. Celle-ci travail en même au culte de la personnalité. Staline fait construire des statues à son effigie sur les places et autres lieux publics. Des portraits sont placardés dans toutes l’URSS afin que s’impose aux yeux de tous l’image du dirigeant juste et bon. Il devient alors le  petit père des peuples ,  le guide prolétariat mondial ,  camarade Staline . On écrit aussi  notre Soleil, notre joie, notre bonheur , l'héritier de Lénine .

La dictature stalinienne est donc mise en vigueur. Mais, est-elle pour autant qu’un simple régime dictatorial?

III) Nature du stalinisme

La nature du stalinisme fait encore débat chez les historiens. Nous nous contenterons ici de reprendre les idées émises lors de ces rencontres et de les développer afin de répondre à ce problème plus précisément.

A) Une dictature personnelle

Tout d’abord, nous avons pu constater que le stalinisme est une dictature personnelle. Nous avons effectivement observé que Staline était parvenu à s’affirmer comme étant le chef du parti communiste, dont il est secrétaire général depuis 1922, et chef de l’Etat, étant donné qu’il en occupe progressivement toutes les fonctions dirigeantes. De même, un culte de la personnalité s’était développé autour de sa personne à partir de 1929, date de son cinquantième anniversaire.

B) Un populisme et un nationalisme

Mais le stalinisme est également un populisme* et un nationalisme*. Le dictateur recherche l’appui du peuple en se présentant comme étant son protecteur par l’expression  le petit père des peuples . Il exerce en outre son pouvoir, non seulement par la terreur, mais aussi par la promesse d’une promotion sociale rapide aux soviétiques les plus fidèles et efficaces. Staline s’est aussi détaché de l’idéal d’une révolution mondiale pour réaliser le socialisme en URSS. Il a renoncé à l’essence du communisme pour une politique de puissance traditionnelle et c’est en cela que le stalinisme peut être considéré comme un nationalisme. Rappelons que le dictateur n’a pas hésité à signer le pacte germano-soviétique pour éviter toute agression directe en Août 1939. Pacte lui-même rompu par l’offensive allemande de 1941 contre l’URSS.

C) Un totalitarisme ?

Mais le stalinisme peut être aussi considéré comme un totalitarisme. Ce type de régime est définit habituellement par un régime prenant ses racines dans la Première Guerre mondiale, où la population est contrôlée aussi bien dans la sphère publique que privée par le biais de la propagande, et où une organisation militaire et policière écarte les opposants en usant notamment de camps de travail. Hors, bien que le stalinisme ne prenne pas directement ses racines dans la guerre 14-18, il n’en conserve pas moins tous les autres aspects.

Conclusion

Nous pouvons donc en conclure que le stalinisme est un totalitarisme qui vit le jour en 1929 et qui prend ses racines dans la Révolution Russe de 1917. Néanmoins, Alexandre Zinoviev nous précise que  Les souvenirs qui sont publiés actuellement sont des falsifications antidatées  et nous montre ainsi qu’il est difficile d’étudier le stalinisme et d’obtenir des informations précises du fait d’un contrôle trop efficace de la population