La mondialisation se manifeste par l'explosion de flux de tous types et par l'action des différents acteurs mondiaux cherchant soit à en profiter soit à réguler le processus, notamment par le biais des organisations politiques supranationales comme l'ONU. Nous pouvons néanmoins nous demander en vue de l'explosion des flux et de l'apparition de politiques internationales si la mondialisation conduit à une disparition progressive des frontières.
La mondialisation semble remettre en cause la souveraineté des États. Ils éprouvent effectivement de grandes difficultés à contrôler les flux de capitaux dont la circulation a été accélérée par les technologies de communication et d'information. Il en va de même pour les flux illicites dont ils n'arrivent pas à en bloquer l'entrée. Les trafics illicites, notamment d'armes et de drogues, étaient en 2009 estimés entre 500 et 1000 milliards de dollars. En outre, le trafic de stupéfiant représentait selon ces mêmes estimations 4% du PIB mondial.
De plus, les États sont concurrencés à l'échelle internationale. Leur puissance est de plus en plus limitée par les organisations internationales, en particulier l'ONU, qui exerce un pouvoir supranational, et les associations régionales comme l'Union Européenne. Cette dernière, par la mise en place l'espace Schengen dans les années 1980-1990, a facilité la circulation des capitaux et des Hommes entre les pays membres et renforcé celles de l'union, montrant ainsi que l'importance des frontières entre États pouvait être diminuée à des fins économiques.
Le problème est le même avec les FMN. Celles-ci sont d'importance internationale, produisent principalement dans les Suds et sont de fait moins rattachées à leur pays de départ.
Certains États, pour garantir leur souveraineté nationale, comptent désormais sur la puissance de leurs régions. Ainsi, depuis 1978, l'Espagne a délégué de nombreux pouvoirs à ses régions. Ses 17 communautés autonomes
sont en effet relativement indépendantes au niveau législatif et exécutif, mais restent dépendant de Madrid au niveau judiciaire.
La souveraineté des États est donc de plus en plus mise à mal par la mondialisation, ce qui peut nous amener à penser qu'une disparition des frontières n'est pas impossible. Mais si les frontières physiques des États viennent à s'évanouir, nous pouvons nous demander s'il en sera de même pour la frontière culturelle entre les peuples?