Chapitre 1

Des écarts de développement: vers une inversion?

Introduction

I) Constat des écarts de développement en France

II) La circulation invisible des richesses comme cause des écarts de développement

III) Vers une inversion?

Conclusion

Introduction

Le problème des écarts de développement est un problème autre que celui des inégalités de production mais qui lui reste lié. Pour expliquer ce phénomène, il faut dans un premier temps en étudier les manifestations, puis dans un second temps les causes et enfin voir dans quelle mesure on peut parler d'une possible inversion de ces écarts.

I) Constat des écarts de développement en France

Tout d'abord, il faut comprendre que même une région très productive peut ne pas être développée. Pour prendre un exemple à l'échelle internationale, la Chine, pourtant défiant toute concurrence en matière de production à l'échelle internationale, est très loin d'avoir le plus fort IDH en 2011. Il en va de même pour la France. L'exemple de la ville de Paris à lui seul le montre complètement.

L'écart de niveau de vie et de production creusé par Paris, fabrication personnelle

Ainsi, le territoire le plus productif de France est aussi un des moins développé. Cette différence production/développement n'a rien d'étonnant car elle est liée à la nature même de l'IDH. En effet, le développement n'est pas un problème de production des richesses (PIB) mais un problème d'accès à cette richesse par le plus grand nombre.

II) La circulation invisible des richesses comme cause des écarts de développement

Dans le cas français, on peut expliquer ces écarts de développement par la circulation invisible des richesses. Une région productrice ne profite pas forcément de sa production. Le cas du Loir-et-Cher le montre parfaitement. Une seule centrale est présente dans le département et se situe dans la ville de Saint-Laurent-Nouan. Construite en 1963 et mise en service en 1969, cette centrale produit au total 363 TW/h. Toutefois, le département ne profite pas de cette électricité qui est directement exportée en Bretagne.

Photo des tours de réfrigération, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Saint-Laurent_des_Eaux_Centrale_%281%29.jpg

Il s'agit ici d'un cas type. Les richesses des régions productrices sont exportées vers d'autres territoires, le plus souvent sous la forme de transferts publics (salaires des fonctionnaires, ...) ou sociaux (allocations, assurance maladie,...).

III) Vers une inversion?

Ces inégalités de développement ont toutefois tendance à s'inverser aujourd'hui. On peut l'observer en reprenant le cas de Paris. Largement désavantagée par la décentralisation industrielle des années 1950-1970, la capitale a perdu en grande partie son poids dans le développement français au profit de la province. En outre, l'expansion des transports en commun a amené les actifs à travailler dans la métropole et dépenser son salaire en province. L'économie résidentielle des territoires productifs tels que Paris est donc affectée. Par économie résidentielle, on entend généralement, comme le dit Bernard Vachon l'économie d'un territoire qui dépend de la présence sur ce territoire de personnes disposant de revenus qui ont été générés ailleurs. Ces personnes sont principalement les résidents qui travaillent sur un autre territoire, les personnes retraitées et les touristes. On inclut aussi généralement dans ces revenus ceux qui proviennent de transferts sociaux (allocations familiales, chômage, prestations sociales diverses) et ceux qui proviennent de financements publics (administrations, éducation, affaires sociales). Dès lors, on observe que les territoires productifs ne bénéficient plus des dépenses des travailleurs et deviennent finalement les points de départ du transfert des richesses sous toutes ses formes.

Conclusion

Il y a donc des déséquilibres de développement en France entre territoires productifs et territoires non ou moins productifs qui connaît de nos jours une inversion non-négligeable.